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Gite Abérou dans les Pyrénées
26 août 2010

SEPT JOURS EN ASPE

Sept jours en Aspe .... la fleurie


                                    Dès la banlieue sud d’Oloron, sur le plateau de Gurmençon dont la porte d’Aspe symbolisée par son grandiose arc de triomphe tout en marbre, marque l’entrée, apparaît nettement l’échancrure de la vallée d’Aspe . Elle s’accentue pour atteindre un maximum au niveau du sauvage défilé de la Penne d’ Escot. On a pour habitude de comparer le profil en U de la vallée d’Ossau et celui en V de la vallée d’Aspe. Hormis l’enchanteur vallon elliptique de Bedous, modelé par le glacier, la vallée reste très encaissée et étroite, ne laissant place que pour le trio composé par le gave, la route et la voie ferrée qui s’y côtoient en toute harmonie et serpentent de concert. Contrairement à la vallée d’Ossau, elle présente de larges entailles latérales au bout desquelles viennent se nicher les villages reculés de Lourdios, d’Aydius et de Lescun, ceinturé de son admirable cirque, avec lequel ne peut rivaliser que le majestueux cirque d' Accous .

La difficile communication avec les autres vallées s’effectue pour le Barétous, par le col d’Ichère et le col de Bouezou et pour la vallée d’Ossau, par l’immense bois du Bager et le col de Marie-Blanque (1035m). Contrairement à ses consœurs, la vallée d’Aspe a été un lieu de passage important à destination ou en provenance de l’Espagne, que ce soit par le col du Somport ou celui de Pau (au-dessus de Lescun). C’est ainsi qu’ibères, ligures, celtes , romains, carthaginois, wisigoths, arabes, vascons, carolingiens …l’empruntèrent. Plus tard, les croisés en mission de reconquête de terres chrétiennes (La Reconquista) y passeront, suivis de près par les pèlerins (jacquets et coquillards mêlés) se rendant à Compostelle. Le relief offre une quantité et une variété de promenades infinies, qu’elles concernent la haute ou la moyenne montagne. Le point d’orgue est la montée au pyramidal pic d’Anie, culminant à 2504m, qui dispute au pic de Sesques (2606m), partagé avec la vallée d’Ossau, la hauteur maximale de la vallée. Cette vallée était dénommée saltus pyrenaeus par les romains, le saltus ayant ici un double sens de terrain accidenté et de terre inadaptée à la culture donc par conséquence, un territoire abandonné au domaine public.

Sarrance, Aydius, Cette-Eygun,  Etsaut,  Osse-en-Aspe,  Lées-Athas, Borce et Urdos sont les autres villages de la vallée, auxquels on pourrait ajouter ceux de Gurmençon,  Asasp,  Eysus et Lurbe-Saint-Christau qui en constituent l'antichambre.

A l’image de leurs collègues ossalois, nos aspois avaient un sens communautaire aigu, dicté par la nécessité vitale de s’entraider et de faire front. Les décisions étaient prises collégialement , soit directement pour les affaires courantes, soit par l’intermédiaire de représentants nommés jurats qui se réunissaient au capdulh d’Accous, pour les affaires les plus importantes Les relations avec le vicomte de Béarn et le roi de France étaient strictement codifiées et inscrites sur le For aspois. Un cérémonial très précis présidait à leurs visites. De ce fait, les aspois sont restés quasi indépendants et en ont gardé une certaine fierté (dans le bon sens du terme), avec un sens aigu de l'honneur. En osmose avec leur rude relief, les paysans aspois sont paisibles et peu bavards , tout à l’écoute qu’ils sont de leur environnement, prêts à saisir, voire à devancer, le moindre changement.

Les chants de la vallée reflètent une certaine ambiguïté empreinte de mélancolie, où sérénité et vague à l’âme se trouvent étroitement mêlés. 



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